#attractivité
«On a vu, avec le covid, l’arrivée massive de Parisiens. Ils ont une manne financière plus importante, ils consomment beaucoup dans le centre ville. Pour nous, c’est un vrai plus. Ils ont racheté pas mal de propriétés, des restaurants ont ouvert, on n’avait pas d’offre importante et de qualité avant». Parmi ce «nous» employé par la maire, les promoteurs immobiliers, qui se frottent les mains depuis l’arrivée de ces vagues massives. A Bernay, on compte neuf agences immobilières. Un chiffre très élevé selon Pierre Ringenbach, agent immobilier chez Orpi : «Un ami m’a dit “qu’il n’y a que des agences et des banques chez vous !”». L’«euphorie» des parisiens dès la sortie du premier confinement a «naturellement fait monter les prix, ayant des moyens supérieurs aux locaux, de beaucoup même, selon la typologie du bien», telles que les maisons «typées normandes», dont les néoruraux ont les moyens financiers de pouvoir en réaliser certains travaux de rénovation. Stéphanie*, institutrice, constate que la valeur de son bien est passée, en deux ans, de 142 000 euros à 230 000 euros, «on ne pourrait même pas l’acheter aujourd’hui !», s’indigne-t-elle. «Les locaux achètent ainsi très peu et attendent de pouvoir le faire peut-être dans quelques années, même si je ne crois pas que le marché de l’immobilier va redescendre», précise Pierre Ringenbach, avant de poursuivre, pragmatique, «tous les mois, la concurrence est forte sur le marché, en mode qui va remporter la vente, ce qui fait grimper les prix de tout le monde, donc on doit surévaluer les biens quand même, on n’a pas le choix….».
par Selim Derkaoui : https://www.frustrationmagazine.fr/neoruraux/