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Histoires Mythiques

Après avoir visité son défunt popa dans le livre VI, et découvert son futur qui est le passé du public romain, Énée se retrouvait avec une to-do list de prophéties : manger des tables, trouver une truie, subir une guerre, recevoir de l'aide d'une ville grecque, et finalement fonder les fondateurs de ROME.
Maintenant qu'il arpente la mythique Italie des premiers temps, va-t-il commencer à rayer des tâches sur sa toudou ?

L'Énéide, livre VII, un THREAD ⬇️

DONC ! Énée est sorti du monde des morts, a fini d'incinérer dans son camp tous les incinérables, et hop on repart en bateau longer les côtes italiennes. Ils passent pas loin de l'île de Circé, mais Neptune, le dieu des mers, a pas envie que Virgile réécrive le chant X de l'Odyssée, du coup il met un coup de boost aux vaisseaux troyens pour qu'ils dépassent l'île.
Un jour, comme l'Aurore envermeillait la mer, Énée décide de faire escale sur la côte à un endroit choupi près d'un fleuve. Le Tibre.

– Le TIBRE ! s'exclament les lecteur.ices, qui dans leur culture pas si défaillante savent que c'est le fleuve de Rome.

Tout à fait, ami.e lecteur.ice, allons découvrir comment Virgile nous décrit Énée qui fon...
Ah, ben, il fait une digression.
Une invocation à la Muse Erato. Pour qu'elle lui inspire les chants à venir. Où, promet-il, y aura du COMBAT, du SANG, de la GUERRE, de la MARAVADE.
(C'est pas la muse Calliope qu'on invoque dans ces cas-là ? Boh, moi, chaipas, chuipas poète épique.)

Ah ! enfin ! va se passer des trucs, et pas que du sport ou du tourisme chez les défunts ! Alors, cette guerre, ça va commencer...

... par une digression.
Il était donc une fois un roi, en Latium, qui s'appelait le roi Latinus. Son papa était le dieu Faunus. Sa maman était la nymphe Marica.

Non mais vous allez bientôt voir le rapport, promis. Genre, au milieu du thread.

Latinus avait une femme, Amata, et une fille, Lavinia. Ses fils étaient morts jeunes "sur ordre du destin" (gloups).

Parce que bon, il est comme ça, le destin des épopées : quand tu l'embêtes pour la narration, il te fait clamser avant tes 30 ans. Oh. Kay.

Mais enfin, sa fille Lavinia atteignait l'âge de se marier, et soit qu'elle fût l'héritière d'un royaume, soit qu'elle fût superbement gaulée, tous les nobles d'Italie voulaient l'épouser. Surtout Turnus, roi des Rutules, le plus fort, le plus beau, le plus noble, avait demandé sa main.

Papa Latinus l'eût volontiers accordée, avec les ongles en sus, si...

... moult prodiges ne l'en avaient point empêché.
Déjà, dans son palais, Latinus avait un laurier sacré dédié à Apollon, et, miracle, prodige, rololo, des ABEILLES s'y étaient installées, wooooooooooooow

Un devin avait subséquemment prophétisé l'arrivée d'un étranger.

Un autre jour, comme Latinus allumait le feu d'un autel et que sa fifille Lavinia le regardait faire, tout à coup les cheveux de la princesse semblèrent prendre feu et le répandre dans toute la maison, waaaaaaaa

Au lieu d'appeler les pompiers, on s'avisa que ce feu n'était qu'illusoire, et on prédit que Lavinia apporterait la gloire au royaume mais aussi une horrible guerre.

Ah, une guerre ! On y vient !

Latinus alla rereconsulter un oracle en allant dormir une nuit dans les bois sacrés d'Albunea, consacré au dieu Faunus son papa. Comme il y roupillait, une voix sortit des arbres saints pour lui dire de marier sa fille à un étranger, et que ses descendants régneraient subséquemment sur le monde.

Du coup, Latinus se demandait si le sieur Turnus, roi des Rutules, avait le bon profil pour le poste d'ancêtre du glorieux peuple romain ; et cependant qu'il s'interrogeait, le récit retourne à Énée en train de débarquer aux bords du Tibre.

Énée, Iule et d'autres Troyens établissent leur campement sur le rivage. Après 7 ans d'errance, les vivres ne sont pas au top, et ils ont peut-être la flemme de faire la vaisselle, car ils bouffent des fruits sur des galettes d'orge en guise d'assiettes.

Le hic, c'est que, les fruits terminés, ils ont encore faim. Et yapudbouf. Du coup, ils avisent les galettes, qu'ils ont pourtant posées direct sur l'herbe et donc peu ragoûtantes, et les mangent quand même.

"Ah la la, fait le jeune Iule, on mange même nos tables !
– N'importe quoi, fait la narratrice, une galette n'a rien d'une table, j'ai pas l'impression de consommer un meuble quand j'avale une pita, au pire vous mangez vos assiettes...
– Tu as dit... manger... nos TABLES ? réagit Énée.

– MANGER NOS TABLES ! s'écrie Énée, nous avons réalisé la prophétie, ô dieux, ô pénates de Troie, c'est ici votre maison, votre patrie !"

Et tout joyeux, le pieux Énée fait vite un sacrifice, alors que le lecteur ou la lectrice trouve que c'est quand même la réalisation de prophétie flippante la plus anticlimactique qui soit. La narratrice de ce thread maintient qu'ils ont mangé leurs assiettes.

Énée cherche aussi à s'enquérir de qui vit dans la région, qui sont les autochtones, tout ça.

Et donc, les Troyens apprennent le nom de la source du coin (Numicius), le nom du fleuve (le Tibre), le nom des locaux (les Latins). Et le nom du roi : Latinus.

Vous commencez à le voir, le rapport ?

Ergo donc, Énée tente la diplomatie avec les péquenauds du Latium, et envoie cent ambassadeurs apporter des cadeaux au roi Latinus, pendant qu'il trace tout content la limite des murs de sa future cité.

Les ambassadeurs arrivent à la cité de Latinus. Les gens y sont jeunes, beaux et musclés.

Prévenu par un messager, Latinus fait entrer les envoyés dans son palais.
Virgile nous livre alors une description des fresques du palais avec plein de figures légendaires très légendaires de l'Italie des premiers temps :
1/ Italus et son père Sabinus, qui ont planté du raisin
2/ le dieu Saturne, dont l'Italie était paraît-il la résidence secondaire
3/ le dieu Janus aux deux visages
4/ le roi Picus, plus tard métamorphosé en pic, mais bizarrement l'artiste du palais a préféré lui mettre une toge

Latinus reçoit les étrangers : que font donc les Troyens dans le coin ? La dernière fois qu'il a entendu parler d'un Troyen, c'était Dardanus, né en Italie et parti fonder les fondateurs de Troie.

Le Troyen Ilioneus, répond :
"On est bien les Troyens, on a une lignée top bien qui remonte à Jupiter, on est venu ici exprès après la destruction de Troie, je ne t'apprends rien t'as bien dû lire Homère. Accueille-nous et on saura te remercier, juré sur la tête d'Énée."

"Seraient-ce LES ÉTRANGERS ? les ancêtres de mes descendants qui régneront sur le monde ?" songe Latinus intérieurement, car lui aussi est du genre à bondir sur les réalisations des prophéties. Du coup, extrêmement content, il tope là avec les nouveau-venus, et offre illico la main de sa fille à leur chef Énée, avec plein de chevaux en bonus.

On notera que personne n'a consulté Lavinia deux minutes.

Énée se voyait fiancé par contumace à une princesse, sauf que...

... sauf que Junon passait dans le ciel et vit Énée s'installer pépouze en Italie !!!

"HEY ! Mais il était pas censé s'arrêter en Sicile, lui ? Caramba, mes plans machiavéliques ont encore échoué !"

La reine des dieux commence à entrevoir qu'elle ne pourra lutter contre les destins qui promettent à Énée de fonder les fondateurs de Rome.

Mais, songe-t-elle avec soulagement, rien ne lui interdit de quand même un peu lui pourrir la vie !
Et si le ciel ne l'aide pas alors l'Enfer le fera !

Elle fonce donc au monde souterrain des morts, où elle va voir Alecto, l'une des trois Furies qui tourmentent les criminels.
"Alecto ! Déclenche autour d'Énée la haine ! la violence ! la GUERRE !
– Oui, maîtresse", réplique Alecto, car apparemment, le job de Furie vous laisse assez de temps libre pour assurer une petite malédiction annexe.

Alecto débarque dans le foyer de Latinus. Elle cible la reine, Amata, comme un Terminator. Amata kiffait Turnus et voulait l'avoir pour gendre.

Donc, plaf ! Alecto balance ni vu ni connu un serpent dans le coeur d'Amata, reptile qui lui souffle toutes sortes de pensées mauvaises. Amata, sur ce, commence à casser les pieds de son mari sur ce mariage avec un inconnu, et puis Turnus est un étranger aussi, il est pas latin, il est rutule !
On note qu'elle aussi s'occupe pas du tout des désiderata de sa fille, mais bon.
Latinus l'ignore ; Amata passe direct à l'étape suivante : ameuter la population de la ville.
Boy that escalated quickly.

Et puis, Amata rassemble autour d'elle plusieurs matrones de la ville et s'adonne avec elles au culte de Bacchus : c'est-à-dire, non (seulement) picoler, mais quitter la ville pour errer dans les forêts voisines en vivant de chasse et en bouffant de la viande crue. Et elle prend même sa fille Lavinia qu'elle planque dans la forêt.

Oui, c'est une conspiration des femmes, nous sommes dans les cauchemars d'un incel.

Alecto n'a pas fini. Elle fonce vers Ardea, la capitale du royaume de Turnus.

Turnus dort paisiblement, quand une prêtresse de Junon lui apparaît et lui crie :
"Turnus ! Tu vas te faire chouraver ta fiancée par cet étranger troyen qu'est même pas de chez nous ! Arme-toi ! Fais appel à la xénophobie qui est en toi ! Boute les Troyens hors d'Italie comme dans un fantasme de Jordan Bardella ! C'est Junon qui te l'ordonne !
– Chouraver ma fiancée, tu délires un peu, ma pauvre vieille.
– PAUVRE VIEILLE ?" s'énerve la prêtresse, et tout à coup elle se change en Furie !

Car oui, c'était Alecto. Elle couvre le fort et beau Turnus d'insultes et lui balance l'une de ses torches infernales dans le cœur.
Turnus se réveille alors avec une envie de taper des gens.
Une très forte envie.
Il assemble ses armées, motive ses chefs, les envoie sur Latinus, et les Rutules tout entiers sont top chauds pour suivre leur chef à la guerre (dont certains, et je cite le texte, parce qu'ils le trouvent trop beau).

Enfin, Alecto met en place la suite et fin de son plan.

Le petit Iule était en train de chasser : elle lui fait tirer sur un joli cerf tout mignon qui se baignait dans une rivière. Sauf que c'était le cerf apprivoisé de Silvia, fille de Tyrrhus, le chef des troupeaux royaux. Whoopsie.
Le cerf blessé se traîne vers sa maîtresse, qui appelle à son secours les paysans latins, qui viennent déclencher la bagarre, qui suscite l'arrivée de jeunes Troyens pour aider Iule, ce qui change l'accrochage en lutte organisée. Alecto excite tout le monde à se battre.

@hist_myth woody woodpecker en toge c'est la classe

@hist_myth je mentirais pas, je rejoins la narratrice...

@hist_myth
Bah ouais, scrounche. Couaco mé kiki.

@hist_myth
Oui, je me suis super documenté : le Tibre et l'Euphrate ! :BlobhajHugFullBody: