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Ce soir, lâchez tout, plaquez vos conjoints et conjointes, vos marmots et marmottes, la politique et les jeux olympiques : on parle histoire de Rome !

Dans l'épisode précédent, nous vîmes Rome se faire fonder et les Romains connaître trois rois. Qui allait succéder au sanglant Tullus ? Et comment la royauté va-t-elle décader puis cesser ?

Tite-Live, Ab Urbe Condita, livre I, épisode 2 : un THREAD ⬇️

Mais avant toute chose rappelez-vous que vous pouvez retrouver l'épisode 1 à ce lien : mastodon.top/@hist_myth/112792

DONC! Tullus Hostilius s'étant fait carboniser dans l'épisode précédent, les Pères (les sénateurs) reprirent le pouvoir et se le firent passer en interrègne comme un relais au 4 x 100 m, mais à 100 et plus coureurs. Après quoi, comme à Rome la monarchie est élective et non héréditaire, le peuple élut un certain Ancus Marcius, les sénateurs donnèrent leur go, et c'est parti pour le roi numéro 4.

Ancus Marcius, un roi... normal.

C'était le petit-fils du roi numéro 2, Numa le religieux pacifiste.

Première mesure, il vota une loi pour taxer la fi... ah non. Il fit rassembler les écrits de Numa sur la religion, dans une compilation de tablettes blanches, l'Album.
Oui. Le mot vient de là.

–Ah, ouf, firent les Romains, c'est un religieux pacifiste comme son papi, on va pouvoir éviter une grosse baston.
– Ah cool, firent leurs voisins Latins, c'est un religieux pacifiste comme son papi, il va jamais déclencher une grosse baston.
Et donc, ils entrent sur le territoire romain, et le pillent.

Rome vexée envoie des ambassadeurs réclamer qu'on rende le fruit du pillage.

– Gnihihin, font les Latins, on va les envoyer bouler. Jamais ce roi hippie bobo va nous déclarer la guerre !

Rome déclare la guerre.

Car Ancus était en fait un roi centriste ! Pacifiste comme Numa mais qu'il fallait pas trop chercher sinon il dérouillait comme Tullus !

Cela dit, il décide de ne plus déclarer la guerre n'importe comment, dote Rome d'un rite religieux long et répétitif pour déclarer la guerre.

On a les avancées qu'on mérite, je suppose.

Notre roi pratiquant le en même temps (Numa *et en même temps* Tullus) prit la cité latine de Politorium, Tellenae et Ficana et déporta leur population à Rome.
La ville occupa donc une colline de plus, l'Aventin (le Palatin étant aux Romains, le Capitole aux Sabins, le Caelius aux Albains).
Quand les Latins réoccupent Politorium Ancus la reprend et la RASE.

C'est qu'il est en même temps Numa et en même temps Tullus, mais quand même pas mal Tullus.

Ancus livre une bataille rangée à Medullia où il tatana une dernière fois les Latins, suggérant amicalement à la population de Medullia d'aller remplir l'espace vide dans Rome entre le Palatin et l'Aventin. Je vous dis pas le pic de recettes de taxe foncière.
Puis, avisant la longue et large colline en face de Rome, le Janicule, il ambitionna d'occuper cette hauteur pour éviter qu'on vînt construire une citadelle en face de leur citadelle.
Sauf qu'entre Rome et le Janicule y a un truc.
Le Tibre.

Et là, Ancus Marcius accomplit son grand œuvre :

Il fit un pont.

Le pont Sublicius, sur le Tibre, entièrement en bois. Pas un clou, pas une cheville en métal. Tite-Live ne le dit pas, mais c'est sûrement pour des raisons religieuses (Tibre = sacré, métal = guerre, tout ça).

Après quoi Ancus bâtit :
> une fortification, les fossés des Quirites
> une prison
> le port d'Ostie
> des marais salants

On sent chez cet Ancus Marcius la future vocation d'un Jules amoureux du BTP.

Mais le plus intéressant du règne d'Ancus, ce n'est pas Ancus.

C'est un petit chariot filant vers Rome, et portant un couple.

Sur le véhicule, un Étrusque, Lucumo. Enfin, un Gréco-Étrusque. Son papa, Demaratos, était un Corinthien exilé politique en Étrurie.
Sur le véhicule aussi, Tanaquil, Étrusque d'une famille noblissime et experte ès prophéties.
Tanaquil avait épousé Lucumo parce qu'elle avait atteint un tel niveau de noblesse qu'aucun Étrusque de sa cité ne lui arrivait à la cheville.

Alors elle avait choisi ce fils de Corinthien blindé aux as. Cela dit, si elle dopa ainsi ses revenus, Tanaquil écopa d'un -1000 en charisme : les Étrusques méprisaient ce métèque, ce qui rendait Tanaquil furieuse.

"Vas-y on se casse à Rome, ils ont eu 1 roi sabin et 1 roi romano-sabin, c'est dire s'ils sont pas racistes, c'est un nouveau pays, tout y est encore possible, ", avait-elle convaincu Lucumo, et voilà pourquoi ils roulaient vers Rome.

Or donc, le chariot roulait sur le Janicule quand, fiouuuu ! un aigle attrape le chapeau que portait Lucumo, volète au-dessus du couple et fiouuuu ! repose le chapeau exactement au même endroit !

Lucumo allait copieusement injurier l'oiseau en grécotrusque quand :
– Excellent présage, mon mari ! s'écria Tanaquil, je le sais car comme toute Étrusque de haut rang j'ai une thèse en prodiges célestes ! Cela annonce aubaine, veine et baraka, une carrière professionnelle portée au pinacle !

Et c'est accompagné de ce bon présage que Lucumo entre dans Rome, s'y installe et latinise son nom en Lucius Tarquinius, de Tarquiniae, la ville étrusque où il est né. Comme il a la fortune de Pierre-Édouard Stérin et Bolloré réunis, il entre dans la jet-set, fait des dèj tous les jours avec la classe politique romaine, devient conseiller du roi Ancus, conseille le roi comme un cador, tant et tant que toute (la) Rome (qui compte) le kiffe.

Or donc, le roi Ancus mourut.
On ouvre son testament.

Or, par testament, Lucius Tarquinius est nommé tuteur des fils de feu le roi.

Cependant l'interrègne a lieu, et on réfléchit à nommer le futur monarque. Les fils d'Ancus, quasi adultes, sont bien placés dans la course.

– Dites donc mes chers pupilles, les aborde Lucius Tarquinius, et si vous faisiez une partie de chasse pendant plusieurs jours ?
– Aaaah, ouééééé, taper sur petits lapins mignons, s'esbaudissent les fils d'Ancus, et ils filent, oubliant que l'élection du roi approche !!!

Après donc Ancus Marcius, le centriste fan de l'immobilier, nous voici avec Tarquinius le politicard.
Première mesure : il agrandit le sénat en nommant de nouveaux Pères issus de ses partisans. Of course.
Deuxième mesure : la guerre avec les Latins, sacrément tenaces, à qui il prit Apiolae . Il se fit avec le butin une telle moula qu'il en finança de grands jeux, les Jeux romains.

C'est ça qui doit manquer à la trésorerie de Paris 2024, d'avoir au préalable pillé un voisin, genre l'Andorre.

Reprenant la vocation de bâtisseurs de Rome, il allait construire des murailles quand... une attaque des Sabins ! Ils passent la rivière Anio ! Ohgnon ! S'ensuit une guerre compliquée. Tarquinius manque de cavalerie.

Aussi pense-t-il à augmenter le nombre de centuries de cavaliers. Il en existe alors 3, créées par Romulus, portant des noms rituels et validées par le rite romain des auspices.
"Je vais en créer d'autres que j'appellerai Gloiramoi, Gloiralucius et Tarquiniusétrobo", se dit le roi.

– Halte là, dit l'augure romain Attus Navius, tu n'as pas fait valider ce choix par les auspices. C'est donc non.

Tarquinius rage. On s'en fout des auspices. Il est pour la simplification administrative.

– Si c'est si utile, les auspices, demande aux oiseaux s'il est possible de faire ce à quoi je pense, là, tout de suite.
– Là, tout de suite ?
– Là, tout de suite.
– Les oiseaux disent oui.
– Haha! Je t'ai eu, Attus Navius! Je pensais à couper une pierre avec un simple rasoir: impossible !

Et là, au calme, Attus Navius prend un rasoir et coupe une pierre en deux avec.

Et c'est ainsi que depuis, les auspices furent toujours consultés dans l'histoire de Rome à chaque décision politique.

Pour résoudre son problème de cavalerie, Tarquinius garda les centuries mais augmenta leur effectif. Et il va retaper les Sabins. Ceux-ci ayant un pont sur l'Anio, il le fait cramer en lâchant sur la rivière des radeaux enflammés, et il charge l'armée sabine en même temps. Bling, blong, victoire.

Rome remporte la guerre et conquiert la cité de Collatia, où il place son neveu, Egerius, un pauvre gars déshérité à la suite d'un oubli du papa Demeratos avant sa mort. Puis il tape sur les Latins, bouffant leurs villes les unes après les autres jusqu'à ce que les Latins réclament la paix. Puis Tarquinius retourne bâtir, finit son mur d'enceinte de Rome, et surtout, surtout, fait faireun grand égout : la Cloaca Maxima.
Et c'est ainsi que fut drainée la zone entre les collines de Rome: le Forum.

"Oh, et au fait, en me battant contre les Sabins j'ai promis un temple à Jupiter sur la colline du Capitole", songe Tarquinius, et il en fait élever les fondations.
Mais.
Mais voilà que dans le palais royal, tout à coup, GROS MIRACLE.

Autour de la tête d'un enfant esclave en train de dormir, une auréole de feu apparaît.

– Woputain appelez les pompiers, hurle un esclave en faisant mine de jeter de l'eau, mais la reine Tanaquil l'arrête.
– Ne le touche pas ! C'est un prodige ! Laissez-le dormir!

– Enfin, Tanounnette, pourquoi laisses-tu ce petit esclave cramer ? Je te savais classiste, mais quand même.
– Lucuchéri, écoute-moi. Ce prodige annonce que cet enfant est appelé à un grand destin et qu'il sera notre lumière dans des heures sombres.
– Tu es sûre ? et tu crois que les prophéties romaines sont formulées comme des répliques du Seigneur des anneaux ?
– Sûre. Encore une fois... Bac+7 divination.

Aussi le roi et la reine élevèrent le gosse, Servius Tullius, comme leur fils.

Tarquinius l'affranchit, lui donna la meilleure éducation et en fit même son gendre.

Ce qui fait un peu tiquer Tite-Live tout de même. Parce que certes, il veut bien gober le feu divin autour de la tête d'un bébé, mais un *affranchi* devenir le *gendre* d'un *roi* ? Faut pas pousser Livounet dans les orties. Non, il y a forcément une autre explication, tiens, une variante disant que la mère de Servius était en fait une princesse prisonnière, d'où la confusion, captive, esclave, ça se ressemble.

Mais foin de versions concurrentes, et retournons à Servius Tullius. Cela faisait 37 ans que Tarquinius régnait et Servius était top apprécié de tout le monde et chez les Pères et dans le peuple. Enfin, pas tout le monde. Car il y avait deux rageux pour râler : les fils d'Ancus Marcius.
"Grrrrrrr cet usurpateur de Tarquinius va nommer un fils d'esclave roi ! À NOTRE PLACE ! Quelle honte ! Ça donne envie de... de... de péter un câble ! de couper ! de poignarder ! de trucider ! Mouahahahaha !"

Aussi les fils d'Ancus Marcius ourdissaient de noirs desseins. Pas contre Servius, d'ailleurs, mais Tarquinius. Selon leur logique, si le roi actuel mourait ils avaient une chance de se faire nommer rois...? c'est tordu.

Ils montent un complot dont je vous laisserai juger de la finesse.

Mon opinion perso : le viking du 6 janvier était plus subtil.

Deux bergers se pointent chez le roi Tarquinius en se disputant très fort.
À l'époque, le roi a des fonctions judiciaires et arbitre les conflits.

Voyant des bergers se chamailler dans son palais (avec leur attirail de bergers, dont des outils en métal), le roi essaie de mettre de l'ordre, un licteur fait taire le premier, pendant que le second explique comment truc bidule l'autre blabla baratin querelle de voisinage gnagnagna écoute-moi bien monsieur le roi... Et pendant que Tarquinius, captivé, écoutait les paroles du berger n°2, le berger n°1 sort une grande hache pas repérée par le détecteur de métaux anachronique et frappe le roi !

– Servius ! Ton destin t'appelle à régner !
– Tatie Tanny je suis partagé entre l'envie d'accomplir mon destin et celle de dire une blague de Jacques Prévert.
– PAS CONTENTS, crie le peuple dehors.

Tanaquil va à une fenêtre donnant sur le dehors.

– Peuple, que se passe-t-il ?
– On veut savoir si le roi est mort ! ON NOUS DIT RIEN ON NOUS CACHE TOUT !
– Peuple ! Le roi se remet très bien de ce coup de hache dans la gueule ! En attendant, il a confié les rênes du pouvoir à Servius Tullius !

Histoires Mythiques

Servius Tullius se présente alors au peuple avec les insignes du pouvoir : la trabea (manteau brodé) et les douze licteurs.

Et de ce jour, il règne.
Alors d'abord, il fait comme si Tarquinius était vivant et lui donnait des ordres. Sauf que de Tanaquil marrie le mari est mouru, ce qui est révélé quelques jours plus tard, quand Servius a le temps de se constituer une solide compagnie de gardes du corps. D'ailleurs on sait qui sont les coupables : les fils d'Ancus, leurs sbires ayant été arrêtés.

Servius est le premier roi parvenu au pouvoir à la faveur d'un coup d'État.
Pas *son* coup d'État, mais tout de même.

Puis Servius dit à ses filles :
– Tullia cadette, que dirais-tu d'épouser un des fils de feu le roi ?
– Oh oui mon papounet ❤️
– Lucius Tarquinius, veux-tu ma fille Tullia ?
– Gniaa ha ha ha oui je veux bien 😈
– Arruns Tarquinius, veux-tu mon autre fille Tullia ?
– Oh oui roi Servius 🥰
– Tullia l'aînée, tu voudrais épouser Arruns Tarquinius ?
– GNIN HIN HIN pourquoi pas 👹

Assurant sa légitimité par ces arrangements matrimoniaux, dont nous reparlerons, Servius Tullius mit une petite branlée aux Étrusques de Veii, la ville voisine, avec laquelle c'était un peu la guerre, puis lança son grand œuvre à lui : une réforme du corps électoral.

Car oui, avant, bêtement, les Romains votaient selon le principe 1 homme* = 1 voix.
Fi ! un principe dépassé. Servius a une meilleure idée : régler le corps politique sur l'armée.

(* ce n'est pas du masculin générique, hélas)

Il divise le corps politique en centuries fondées sur le "cens", la fortune (en as) que chaque individu (mâle, libre) possède.

12 centuries de cavaliers *validées par les auspices* pour les très riches
100k + as : 80 centuries de 1re classe + 2 d'"ingénieurs"
75k à 100k : 20 centuries de 2e classe
50k à 75k : 20 centuries de 3e classe
25k à 50k : 20 centuries de 4e classe
11k à 25k : 30 centuries de 5e classe
< 11k : hors classe, la plèbe, exemptée d'impôts et d'armée

Là, mastonaute gauchiste, je te vois les yeux brillants t'écrier : "Mais trop bien ! Les pauvres ne payent rien et ne font pas l'armée !", je m'empresse de te préciser que désormais, on vote par centurie et *1 centurie = 1 voix*.
Or les cavaliers et la 1re classe ont 92 voix soit plus que 20 + 20 + 20 + 30 = 90 voix pour tout le reste.
Voili voilou.

[Disclaimer : plein d'historiens ont lu ces chiffres et les ont déclarés anachroniques, datant sûrement de la République]

Servius Tullius divise aussi Rome en 4 tribus.
Ainsi il (ré?)organise une assemblée souveraine de Rome, les comices tributes, et crée (?) les comices centuriates.
Il rend l'impôt proportionnel, oblige tout le monde à se faire recenser et à payer quitte à déchaîner plus de gros bras sur eux qu'il n'y en a dans Paris au 22 juillet 2024, puis réunit toute l'armée romaine, ce qui fait 80 000 hommes !
Mazette !
Du coup, Servius agrandit Rome avec sa propre muraille, la muraille servienne.

Rome avale deux nouvelles collines, le Viminal et le Quirinal, Servius veille à déplacer l'enceinte sacrée du pomerium (un espace vide, sans construction ni champs, autour des remparts) puis il déplace le palais royal dans le quartier des Esquiliae dans un mouvement de régénération de ce ghetto qui craint.

Enfin, après négociations, il fait construire à Rome un temple à Diane au nom de tous les Latins.
Une petite aventure consacre d'ailleurs la suprématie romaine sur les Latins.

Dans le pays sabin, un vacher avait une grosse génisse, et les devins disaient que quiconque la sacrifierait à Diane assurerait la suprématie à sa cité.
Le Sabin alla donc à Rome la sacrifier au nom de la Sabinie.
Mais le prêtre (romain) du temple vit ses mains sales et dit : "Tu n'es pas assez pur ! va te baigner dans le Tibre !"
Et pendant que le Sabin faisait trempette le Romain sacrifia à Diane, assurant à Rome un destin grandiose. Rome vécut heureuse et domina beaucoup d'enfants.

Revenons à Servius Tullius cependant. Servius avait réformé les impôts, distribué des terres, donné des sous aux pauvres et du pouvoir aux riches, mais il commençait à entendre des critiques, notamment de Lucius Tarquinius (le jeune) 😈, comme quoi il n'avait jamais été élu.
Inspirateur peut-être 2500 ans plus tard d'aventures électorales douteuses, Servius fit tenir des élections, et les remporta avec un score poutinien.
Comme quoi c'est bien utile les réformes électorales.
– Grrr, fit Lucius 😈.

– GRRR 👹 , lui faisait écho Tullia l'aînée.
– J't'entends grogner, t'as quoi ? 😈
– Mon mari ton frère est un incapable👹
– Le monde est beau et plein de petites fleurs 🥰
– Un peu comme ma femme ta sœur 😈
– J'aime la vie et les petits oiseaux ❤️
– On serait bien mieux ensemble, Lucius, toi un vrébonhomme et moi une femme puissante 👹
– Baisouillons donc 😈
– Tralalilala on ne voit rien 😍 ❤️
– On devrait se débarrasser des deux nuls et se remarier ensemble 👹
– Gniaa ha ha ! 😈
– GNIN HIN HIN! 👹

Un beau jour, Tullia la cadette et Arruns Tarquinius moururent, et les époux endeuillés se remarièrent (bien que le roi Servius fronçât très fort du sourcil).

– Bon, fit Tullia, c'est bien joli de se remarier entre amants adultères, mais je m'imaginais plus en reine suprême, perso 👹
– Tu veux dire... prendre le pouvoir de ton père ? 😈
– Tu n'es pas fils de roi ? T'attends quoi pour reprendre ton trône ? T'es un vrébonhomme, oui ou non ? 👹
– Mais ça veut dire tuer ton père ? 😈
– Détail. 👹

Lucius Tarquinius 😈 commença donc à mener une campagne pour isoler le roi Servius, qui était vieillissant. Les Pères n'étaient pas trop contents de payer tout l'impôt ou d'avoir vu des terres distribuées à des pauvres : il en joua. Enfin, sentant l'opinion tourner, il débarqua un beau jour sur le Forum avec des soldats.
– Je m'installe là, fit-il, et il s'assit en pleine curie (lieu de rassemblement des Pères) sur le siège du roi. Maintenant, qu'on convoque le sénat auprès du roi Tarquinius.

Les Pères un peu interloqués, mais pris de court par le putsch, rappliquent ; Servius déboule aussi, criant mékeskesé d'où qu'il pose ses fesses sur mon siège lui ?!! Lucius Tarquinius se lève, ça s'entre-insulte, et comme le peuple arrive pour soutenir l'un ou l'autre Lucius empoigne le vieux roi et l'envoie littéralement rouler au bas des escaliers de la curie.
L'escorte de Servius s'enfuit.
Le vieux roi se relève, fuit, se traîne. Les sbires du putschiste le rattrapent. Et le zigouillent.

Et tyrannique, il l'était. Pour assurer son pouvoir, il instaura un régime de terreur, faisant exécuter les Pères qui soutenaient Servius, tuant, exilant ou dépouillant ses ennemis, ses opposants, ou juste les types dont il aurait bien vu la Ferrari dans son garage (ou le coursier dans ses écuries). Il ne se fit jamais élire, affaiblit le sénat, prit des décisions en monarque absolu, fit des alliances matrimoniales avec les anciens ennemis latins, shoota dans des chiots et cracha sur des bébés.

Tarquinius Superbus cherchait à dominer la ligue latine. Un beau jour, il la convoqua au bois sacré de Ferentina. Les alliés latins s'y rendirent. Et attendirent. Et attendirent. Au bout d'un moment, Turnus Herdonius le chef d'Aricia déclara que ce Romain abusait grave, il était franchement superbus, il voulait mettre les Latins à sa botte ou quoi ?

Turnus râlait encore quand Tarquinius Superbus entra sous l'excuse de régler un procès père/fils. Turnus lui lança une vanne avant de se taire.

Vénère qu'on l'ait traité de Superbus, Tarquinius fit planquer des épées dans le lieu de villégiature où dormait Turnus, et, le lendemain, l'accusa de complot contre lui et tous les chefs latins, le fit arrêter et exécuter en le jetant lesté par des cailloux dans un lac (une punition étrusque, disent les notes de mon édition).

Cet exemple donné aux Latins, Tarquinius leur offrit de leur épargner une guerre, en échange d'un traité d'alliance/soumission. Ce qu'ils acceptèrent.

Enfin, c'est pas que Tarquinius Superbus ait une sainte horreur de la guerre. Il s'y employa, d'ailleurs, déclenchant une guerre contre les Volsques et leur prenant assez de butin pour fonder le temple dont parlait déjà son papa une poignée de pouets plus haut.

Et puis il attaqua la ville de Gabiae. Et il tomba sur un os. La ville ne se laissait pas prendre.

Alors il rusa.
Il leva le siège, et un temps, on crut la guerre finie.

Et puis l'un des fils du roi vint frapper aux portes de Gabiae.

– Bonjour, je suis Sextus Tarquinius, mon papa le roi est trop méchant avec moi, il est méchant avec tout le monde même avec ses fils, accueillez-moi je vous en prie, croyez-moi, faites-moi confiance, je ne suis pas du tout un condensé romain de dictateur biélorusse et de Harvey Weinstein !

Les Gabiens virent l'exilé et lui firent confiance.
Ils l'accueillirent, l'admirent parmi leur conseil, le laissèrent prendre de l'influence dans leur cité...
... et s'y assurer le contrôle de l'armée.

Après quoi il envoya en secret un messager à Rome : qu'est-ce que son père lui ordonnait de faire maintenant que les Gabiens étaient à sa merci ?

Le roi Tarquinius, recevant le messager, ne répondit pas, mais l'amena dans son jardin et là, se mit à faucher à coups de bâton les pavots un peu trop grands qui osaient s'élever au-dessus des autres.

– Message compris, papa, fit Sextus quand le messager lui raconta cette étrange conduite, et il supprima tous les notables de Gabiae.

@hist_myth
100 KiloCesterces ?
Ca met le menhir à combien de poignées ?

@Gobabu Ce sont des as, une monnaie de bronze romaine qui d'ailleurs n'est apparue que plus tard (un des arguments des historiens pour déclarer ces chiffres anachroniques)

@hist_myth
Juste des as, même pas Rome a un incroyable talent ?

@hist_myth
Kouah ? Il tapait sur les chiens mais il allait pas bien le mec !
SPAQR

@Gobabu (Alors les deux derniers verbes sont de mon invention, rien ne prouve que Tarquinius ne frappait les chiens, fake news)

@hist_myth

Pour les comices troupiers, il faudra attendre plus de 2000 ans par contre...

@hist_myth

Ah ça c'est dégradé la condition d'ingénieur depuis le temps, c'est plus 100k le salaire de base de nos jours...

@lienrag (J'avoue que j'ai suivi l'ordre du texte et j'ai pas trop compris si les "ingénieurs" étaient censés faire partie des riches. En tout cas ce sont les gens qui construisent et acheminent les machines de guerre)

@hist_myth

Et ça, Tite-Live l'approuve ?
J'imagine que oui puisqu'il bosse pour Auguste qui n'est pas le plus grand des démocrates ?
Il justifie un peu quand même le pourquoi de ce que le mos maiorum est soudainement plus la voie à suivre quand le mos maiorum est un peu trop démocratique ?

@lienrag Tite-Live a la réputation d'être "républicain" : à Rome ça ne voulait pas dire démocrate.

Il fait en tout cas l'éloge du système servien au prétexte que c'est ordonné, admirable et charge les riches d'impôts tout en compensant leurs charges par des honneurs.